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Bruno

L'Etape du Tour par le coursier du CSVS (Alias Bruno)


Mon inscription à l'EDT c’était sur un coup de tête, un soir à la recherche d’un défi pour l'année de mon demi-siècle.

J'ai toujours eu un a priori négatif sur ces épreuves de masse, mélange des genres, niveaux et expériences ; mais justement, il faut vaincre ses préjugés et le défi km/dénivelé m'a séduit.

Après coup je peux dire sans hésitation qu'une EDT est à faire au moins une fois dans sa vie de cycliste.

Ne laissant rien au hasard, j'ai pris le soin de découvrir les difficultés sur deux entraînements qui m'ont rassuré.

J'étais inquiet en m'inscrivant car pour moi le cyclisme c’est la compétition depuis mes 14 ans (les courses de quartier à 6/7 ans) et je n'ai monté que très récemment des cols Alpins (avec Christian en 2016).

Avant cette EDT je n'avais donc jamais fait autant de km et de dénivelé positif.

Ma préparation hivernale a également été contrariée fin février par une double tendinite des moyens fessiers. J’ai bien cru ne pas pouvoir être prêt pour cette épreuve.

Après une bonne coupure et une reprise progressive, j’ai retrouvé doucement la forme. J’ai fortement augmenté les charges d’entrainements et le niveau a continué de progresser.

Je suis donc arrivé au départ de cette épreuve presque au pic de forme, poids de forme et une grosse confiance.

Après avoir récupéré mon dossard le samedi APM, j’arrive à l’hôtel sur Talloires pour découvrir que ma réservation booking.com n’avait pas été validée chez l’hôtelier ( ?) ; heureusement 2 Suisses m’ont laissé une de leur chambre … ouf

Un dîner en terrasse avec une bonne pression italienne en compagnie du couple WILLERY à l’heure ou certain se couche déjà (Thierry ).

Levé 4h45, un peu de gâteau sport Décathlon, une compote et une bonne douche pour réveiller. L’hôtel étant au pied de la côte de Talloires, j’ai préféré garer la voiture au sommet et rejoindre le départ sans effort (5H50 – 10 km de descente).

SAS 7 – Me voilà dans les premiers du SAS avec 1h10 à attendre le départ assis au sol le vélo posé sur la barrière. Il ne fait pas froid 14°c, j’ai juste le maillot léger du CSVS et le cuissard La Passionne.

7H22 Départ sur la ligne officielle en 2ème rang avec la présence DEL DIABLO en animation.

Le départ se fait calmement, personne ne veut lancer le groupe et finalement nous prenons tour à tour des relais pour monter progressivement en vitesse. On rejoindra rapidement les derniers du SAS 6 et le groupe accélère de plus en plus motivé par les paquets avalés le long du lac. Les 25 premier km à 38km/h tout de même.

Premières difficultés, la cote de Talloires 1,6km et le col de Bluffy 2,3 km font exploser le groupe en un long cortège de cycliste, je les passe sans forcer, tout en douceur avec un arrêt pour ramasser mes lunettes tombées du casque.

8h30 Col de la Croix Fry – 1er Cat – 11,15 km D+806m 7% Je monte le col sans forcer 223W (mon seuil actuel 250W) à 70 tr/min en 53’00’’ au milieu du cortège. Dans le dernier km je passe Nilton avec une petite tape amicale et aussi David et Kry que je n’ai pas vu.

La descente et les parties sinueuses jusqu’au pied des Glières se feront sans trop forcer et en essayant de bien boire et manger car nous avons déjà 73km au compteur.

9h55 Col des Glières – HC - 6.2 km D+672m 11% Au pied du col pas de groupe donc pas de bouchon. Je monte encore en dessous de mon seuil 216W de moyenne et en gardant de la cadence 62 tr/min grâce au 34x32. Il y a bien quelques ralentissements et des gars à pieds mais rien de bien gênant. La partie de chemin est superbe avec ce long ruban de cyclistes dans une poussière blanchâtre et un paysage bien vert. Le choc c’est en arrivant au ravito et tous les détritus au sol, quel honte. 1er arrêt au ravito pour le plein d’un bidon uniquement.

La descente technique est un régal, j’adore gérer la trajectoire, les zones de freinage et la position du corps. Evidemment pour ceux qui sont pas dans ce trip, je dois faire un peu peur car je passe vite, mais en toute sécurité si tout se passe bien. Une chute à signaler : un gars et son vélo dans le ravin peut-être à cause d’un autre qui a explosé son pneu arrière (vélo sur la glissière avec pneu arrière déjanté). Secouristes et hélicoptère en service.

11h05 Col des Fleuries – 3ème cat – 5 km D+233m 5% Je commence à être émoussé et je suis un peu seul sans groupe. J’attends le retour éventuel d’un groupe mais rien, donc je prends une roue pour rejoindre le sommet sans taper dans mes réserves. 188W 75 tr/min certainement le col ou j’ai vraiment ralenti pour me refaire.

11h50 km 113 – J’en profite pour faire un arrêt eau bidon + rafraichissement avec une douche de la tête sous le robinet du cimetière de Saint-Laurent juste avant St-Pierre en Faucigny et toute la partie plaine. Les groupes se rejoignent et se défont au gré des allures différentes.

12h25 km 134 – Col de Romme – 1ère cat – 9.4 km d+808m 9% Il fait chaud 32° au pied 28° au sommet. C’est difficile pour tous, personne ne parle et certains s’arrêtent ou montent à pieds. Personnellement j’enroule mon 34x32 dans les parties difficiles sans trop me poser de question, de toute façon personne ne va plus vite. Le sommet est libératoire, il reste qu’une seule montée et dans la descente je me remobilise pour tout mettre dans ce dernier col.

13H32 km 149 – Col de la Colombière depuis le Reposoir – 1ère Cat – 10 km D+643m 9% Au Reposoir un maillot du CSVS devant moi, Romuald maillot ouvert. Juste le temps de lui demander si tout va bien et j’attaque fort comme à l’entraînement le pied du col. Bizarrement j’ai plein de force, les cuisses sont fortes et je peux mettre du braquet. Tout va bien, je passe des gars à la pelle mais les 3 derniers km, je me calme.

A l’arrivée c’est génial, l’ambiance et la déco le monde, les encouragements.

En finissant fort j’ai une satisfaction particulière d’une épreuve bien maîtrisée. Avec le même temps mais pas la même gestion l’appréciation serait probablement pas la même.

Au total 7H11:06 – 1844ème / 12 185 classés

204ème / 1822 des 50/54 ans

3h15:54 temps des grimpeurs

Pas de pasta party, je ne peux rien manger après un effort. Retour immédiat à la voiture encore 26 km +213m et un mal de fesses après +8h de vélo et 200 km.

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